La « chironomie », le nom d’une étrange maladie ?
Et non, ce n’est pas une maladie heureusement pour nous les musiciens ! Ni le nom d’une île grecque ou d’une algue fluorescente si vous vous demandiez.
La chironomie, du grec χειρονομία (kheironomía), qui signifie littéralement l’art ou l’acte de faire des gestes avec les mains (de χείρ kheir = main, et νέμω némō = distribuer, diriger, ordonner), est le langage du corps et des mains du chef de chœur. C’est son principal moyen de communication pour s’adresser à l’ensemble musical.
Du plus subtil haussement de sourcil au bondissement le plus énergique, tout a une importance extrême et une fonction très précise.
Ces signes créent l’harmonie du chœur et la personnalité du chant.
Parce que quand le chœur se met à chanter, bien sûr, il n’est pas question de lui adresser des consignes parlées : tout se joue alors à travers des regards, des postures et des mouvements.
Cette gestuelle garantit l’accompagnement du chœur par le chef de chœur (aussi appelé chironome). Il est véritablement le miroir du son tel qu’il doit émerger de l’ensemble musical. Rien de sa posture ne doit être laissé au hasard : s’il se relâche, le chant du chœur deviendra tout à coup mou et sans corps, sans puissance ni unité… Au contraire, une attitude trop rigide et contrôlée donnera un son tendu. Pas non plus très agréable.
Un bon chef de chœur possède donc une excellente communication non verbale où la souplesse rivalise avec la précision.
Mais le chef de chœur aligne différentes fonctions. Avez-vous une idée d’un ou de plusieurs autres rôles qu’il possède par rapport au chœur ?
Photo : Gabrielle Scherrer