Messe des Français – Munich 2025

Congrès International Pueri Cantores à Munich

Quoi ?

Le 17 juillet 2025, nous avons eu la messe des Français dans la belle église de St Ludwig de Munich dans le cadre du congrès international Pueri Cantores.

L’aumônier de Pueri Cantores France a prêché devant les 500 enfants présents, vous trouverez son homélie ci-dessous

 

L’homélie

Frères et sœurs bien-aimés,

Chers Petits Chanteurs,

En vous voyant ce matin, je ne peux m’empêcher de rendre grâce à Dieu pour la beauté que vous portez, non seulement dans vos voix, mais dans vos cœurs.

Voyez-vous, quand un enfant chante pour Dieu, le ciel s’arrête, les anges se taisent, et Notre-Dame incline la tête et Dieu sourit. Parce que votre voix n’est pas seulement un son. Elle est prière. Elle est offrande.

Et si vous êtes ici à Munich, c’est que vous êtes envoyés. Envoyés comme de petits missionnaires du chant. Pas n’importe quel chant : le chant de l’Évangile, le chant de la joie.

Mais permettez-moi de vous poser une question…

Pourquoi chantez-vous ? Est-ce pour le plaisir ? Pour la beauté des harmonies ? Pour la joie de voyager ensemble ?

Sans doute un peu tout cela.

Mais il y a une autre raison de chanter qui nous est révélée dans la première lecture.

La première lecture de ce jour nous emmène tout droit dans un feu.

Un feu qui ne se consume pas.

Un feu qui parle.

Le buisson ardent.

Moïse, le berger fuyard s’approche. Il ne sait pas encore que dans cette flamme, c’est Dieu lui-même qui l’attend. Et Dieu parle. Et Moïse écoute. Et Dieu lui dit :

« Je suis celui qui suis. »

Quel mystère !

Quel abîme !

Quel nom incroyable ! Non pas un nom qu’on peut ranger dans nos dictionnaires. Mais un Être vivant, présent, inépuisable, pur amour.

Seul Dieu peut s’appeler « Je suis ».

Il a l’être en lui-même : il ne l’a reçu de personne.

Et ce Dieu-là, chers enfants, ce Dieu qui est le feu du buisson, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, c’est Lui qui vous appelle aujourd’hui. Il vous appelle par le chant, par le service de la beauté, par la lumière de vos voix pures qui montent vers le ciel comme une offrande d’encens.

Moïse tremble devant la mission : il ne se sent pas capable. Il bredouille. Il doute. Et Dieu lui dit, doucement, tendrement, comme à chacun de nous ce matin :

« Je serai avec toi. »

Vous, chers jeunes, vous êtes les Moïse d’aujourd’hui.

Dieu vous dit :

« Va. Chante. Ouvre la route. Libère les cœurs. Aide ton frère à sortir d’Égypte, à sortir de ses peurs, de sa tristesse. Je serai avec toi. »

Ne laissez personne vous dire que vous êtes trop jeunes, que votre chant est inutile, que Dieu est loin. Il est là. Il est dans le feu de votre amour, dans le souffle de votre voix, dans la foi de votre chant.

« Venez à moi… et je vous donnerai le repos »

Et voilà que Jésus, dans l’Évangile, reprend le fil de cette histoire.

Il parle à ceux qui sont fatigués, chargés, découragés. Il parle aussi à ceux qui s’efforcent d’apprendre des notes, qui répètent des chants sur la route d’un congrès.

Et Il dit – écoutez bien – Il dit :

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. »

Un bon congrès, c’est la joie d’entendre de nombreux choeurs, de vivre des temps de fête et des temps de rencontres, mais un bon congrès, c’est aussi un temps d’intériorité, déposer son fardeau dans une confession.

Aujourd’hui, pendant la répétition de la messe entre 16 h et 18 h sur la Marienplatz, j’invite les prêtres français à se rendre disponibles pour recevoir vos confessions.

Il y a aussi dans votre programme un temps qui pourrait passer inaperçu au milieu des multiples concerts et rencontres : à 18 h aujourd’hui dans l’église des Théatins, il y a une heure d’adoration en musique. Je vous invite à y venir prier quelques instants en silence à venir y rencontrer Jésus réellement présent dans la très sainte Eucharistie. Même si vous venez vous recueillir seulement 10 ou 15 minutes. Ce sera une démarche d’amour envers Jésus et Jésus vous donnera sa Paix.

Mais quel est donc ce repos que Jésus donne ? Ce n’est pas une sieste, ni des vacances sur un transat. Le repos de Jésus, c’est la paix du cœur. C’est le cœur qui sait qu’il est aimé. C’est la certitude profonde que ma vie a un sens, que ma voix a un rôle, que Dieu m’attend.

Vous le savez, chers petits chanteurs : le chant demande un effort. Il faut du souffle. Il faut de la rigueur. Et pourtant, quand le chœur se met à vibrer, quand vos voix s’unissent, quand le chant s’élève, alors tout devient léger. Parce qu’un mystère qui nous dépasse s’exprime alors, parce que Dieu chante en vous.

Oui, il y a une autre sublime raison, celle qui, plus que toute, vaille d’ouvrir la bouche et de chanter de tout son cœur et par toute sa vie, c’est Jésus.

Lui qui a marché sur nos chemins, lui qui a pleuré, aimé, guéri, et qui, du haut de la croix, nous a tout donné.

Car chanter pour Jésus, c’est faire passer son amour dans le monde.

Et dans ce monde souvent si dur, si bruyant, si agité, vos voix, chers amis Petits Chanteurs, sont comme des lampes dans la nuit, comme des cloches dans le silence. Un prêtre exorciste m’a raconté que l’adversaire (le démon) déteste le son des cloches : parce qu’une cloche a été bénie et ointe et que son onde se répand et porte loin son chant en appelant les fidèles à la prière ou à se rassembler pour prier. Les Petits Chanteurs sont comme un carillon. Ils chantent et portent au loin la paix de Dieu, chassent l’esprit du mal et éloignent le diviseur.

Oui, chers Petits Chanteurs, vous êtes les petits David d’aujourd’hui, affrontant les Goliath du bruit, de l’indifférence, du désespoir, non pas avec votre fronde, mais avec votre chant.

Et laissez-moi vous dire : chaque note chantée avec amour touche une âme. Et peut-être même une âme que vous ne verrez jamais :

Un vieillard au fond d’une église. Un touriste perdu qui entre par hasard. Un enfant qui n’a jamais prié. Et soudain, par vos voix, son cœur se tourne. Il lève les yeux. Il comprend que Dieu est là.

Chers enfants, chers adolescents, ne vous habituez jamais à ce que vous faites. Ne chantez jamais par habitude. Chantez avec feu ! Chantez avec foi ! Chantez comme si c’était la première fois, la dernière fois, l’unique fois !

Car vous portez une mission : réveiller le monde avec la douceur du ciel.

Alors, avant chaque chant, dites à Jésus :

« Prends ma voix, Seigneur. Fais-en un feu d’amour. »

Et quelle grâce d’être à Munich, cette ville où la foi a résisté aux pires vents contraires. Ici, des saints ont vécu. Des artistes ont prié. Des compositeurs ont écrit des chefs-d’œuvre pour que le Nom de Dieu soit loué.

Je pense à cette église Saint-Michel, bâtie par les Jésuites, remplie de la musique d’Orlando di Lasso, où des jeunes comme vous ont chanté il y a quatre cents ans…

Et maintenant, un mot à vous, chers adultes, chefs de chœur, éducateurs, parents : merci. Merci de les accompagner, de les élever, de leur apprendre à ouvrir non seulement la bouche, mais l’âme.

Car au fond, vous faites bien plus qu’un chœur : vous formez une école de sainteté.

Et qui sait ? Peut-être que parmi eux, se cache un futur saint !

Ou une âme qui, par sa voix, sauvera une autre âme.

Et maintenant, approchons-nous de l’autel.

Là, Jésus se donne. Là, Jésus s’offre.

Là, le vrai chant s’élève : celui de l’amour qui se livre jusqu’au bout.

Alors que cette messe soit le plus beau de vos concerts.

Et que chacun reparte avec dans le cœur une seule mélodie :

Dieu m’aime. Je suis à Lui. Et je le chante de toute mon âme.

Amen.

Pour aller plus loin

Pour voir des vidéos de notre congrès international de Munich, rendez vous sur ce lien

Pour apprendre à connaître notre mouvement, rendez-vous ici

 

Pour découvrir ou redécouvrir Orlando di Lasso :

1- Matona mia cara

2- Tristis est anima mea